La récession à double creux de l’économie engendre 14 789 faillites
Rotterdam, le 8 octobre 2020 – Les aides gouvernementales accordées à la suite de la crise de la COVID-19 sont à l’origine d’une vague de faillites : plus de 3 800 entreprises sont concernées. Ces chiffres ressortent d’une analyse des données de plus de 3 millions d’organisations menée par Altares Dun & Bradstreet, le spécialiste des données d’entreprise.
Depuis le début de la crise sanitaire, le nombre de faillites est resté faible – plus faible même qu’avant la crise. Il s’agit d’une conséquence des aides gouvernementales dont l’objectif est d’assurer la survie des organisations saines pendant la crise. La survie d’organisations qui éprouvaient des difficultés financières en temps normal est l’un des effets secondaires de ces aides. Jusqu’à présent, 3 800 faillites de moins ont été recensées par rapport aux prévisions d’Altares Dun & Bradstreet basées sur l’évolution du PIB. Ces 3 800 faillites risquent de s’abattre tel un tsunami lorsque les aides gouvernementales prendront fin.
Un deuxième coup porté à l’économie provoque presque 3 300 faillites supplémentaires
Le tsunami de faillites n’est pas la seule chose à laquelle nous devons nous attendre. La dénommée « seconde vague » a maintenant fait son entrée et a suscité des craintes quant à un deuxième confinement (intelligent) et donc à un deuxième coup porté à l’économie. Il sera alors question d’une récession à double creux. En cas de récession à double creux, selon le scénario de l’OCDE, pas moins de 14 789 faillites seront à déplorer dans les 12 mois à compter d’octobre 2020. Ce total représente plus de 3 300 faillites de plus qu’en cas de récession normale (11 496 faillites). Outre le fait que le total absolu de faillites en cas de récession à double creux est plus élevé qu’en cas de récession classique, l’augmentation du nombre de faillites accélère. Ce phénomène s’explique notamment par la croissance bien plus modérée de l’économie en 2021 prévue en cas de récession à double creux.
Les secteurs du transport, de l’industrie, de la construction et du commerce de gros sont les plus à risque
D’un point de vue relatif, les secteurs du transport, de l’industrie, de la construction et du commerce de gros sont les plus à risque, tant en cas de récession classique qu’en cas de récession à double creux. En effet, le risque de faillite dans le secteur du transport en cas de récession normale est de 0,96 % et de 1,22 % en cas de récession à double creux. Le secteur de l’industrie enregistre l’augmentation la plus élevée du risque de défaillance en cas de récession à double creux. Dans ce secteur, ce risque est de 0,63 % en cas de récession classique, un taux presque identique à ceux des secteurs de la construction et du commerce de gros (0,65 %). En cas de récession à double creux, le risque de défaillance dans les mêmes secteurs passe à 0,83 % (commerce de gros), à 0,84 % (construction) et atteint 0,92 % dans l’industrie manufacturière. Ces secteurs sont donc relativement les plus touchés par une récession à double creux.
Barry de Goeij, data scientist chez Altares Dun & Bradstreet : « Les gros titres des médias font souvent l’éloge d’un taux de faillites plus faible que dans le passé. Il se pourrait que ce soit le calme avant la tempête. Nos prévisions le confirment. Le modèle que nous avons conçu pour prédire les faillites sur la base du PIB a, jusqu’à présent, toujours été en accord avec le nombre réel de faillites. Malgré le caractère inédit de la situation économique actuelle, nous nous fions à notre expertise et à nos chiffres. Nous partons donc du principe que les faillites évitées ne seront que reportées à une date ultérieure. »