La situation macro-économique provoque des ralentissements dans les autres secteurs mais avec un moindre impact
Bruxelles, 26 juillet 2022 Le rebond de l'intensité des échanges commerciaux depuis le début de l'année 2022 s'est poursuivi jusqu'en avril en Belgique. Il a soudainement diminué en mai avant de se stabiliser à nouveau en juin. Aucun secteur ne fait exception à cette chute due à différents facteurs macro-économiques : l'inflation persistante, la guerre en Ukraine, le relèvement des taux d'intérêt de la BCE, etc. La forte tendance à la hausse du début d’année s'est transformée en une forte baisse depuis mai. Pour le mois de juin, l'indice est à nouveau stable, mais à un niveau inférieur de 7,7% à celui d'avril alors que nous étions à nouveau à 92% de l’activité économique d’avant la crise du Covid. C'est ce qui ressort de l'analyse trimestrielle d'Altares Dun & Bradstreet dans le cadre de l'index d'intensité des échanges commerciaux. Cet index collecte et traite les données relatives aux entreprises et aux factures du marché belge sur une base mensuelle. Le point de référence est janvier 2020 (=100%).
Pour cette dernière étude, Altares Dun & Bradstreet a analysé les paiements de quelque 100 000 entreprises en Belgique.En examinant le nombre de factures envoyées et d'autres données financières (anonymes), Altares observe que l'activité économique du secteur de l’horeca en pâtit plus que les autres. Les bars et restaurants ont perdu 20% de leur activité économique entre avril et juin. Les hôtels ont également souffert entre avril et mai mais le mois de juin a été témoin d’un léger rebond probablement dû au début de la saison estivale.
Le secteur public en baisse, avant un possible rebond en automne
Après avoir augmenté en début d'année, l'intensité commerciale du secteur public a suivi une tendance similaire à la tendance moyenne en Belgique : après une belle hausse jusqu'en avril, une baisse en mai et un indice stable en juin. Le facteur qui viendrait à changer cette équation de stabilité est le coronavirus. Les contaminations sont à la hausse ces dernières semaines en Europe et il est possible que le gouvernement relance des campagnes de vaccination en automne. Ceci aurait un impact sur les échanges commerciaux et nous pourrions alors observer une courbe en croissance.
La construction résiste malgré l’inflation
Le secteur de la construction n'a pas non plus échappé à la tendance générale de la diminution de l'intensité des échanges commerciaux, mais il a connu en mai une baisse moins importante que certains autres secteurs. Cependant une enquête de la Banque nationale montre que le secteur de la construction est préoccupé par le futur. L’inflation galopante pourrait avoir des conséquences sur l’achat de biens immobiliers. Cela pourrait se traduire par une baisse de l'indice dans un avenir proche. Cette évolution dépendra des Belges et de leur plan d’investissement dans la brique comme ils l’ont fait ces dernières années. La hausse des taux d’intérêt pourrait jouer un rôle négatif pour le secteur.
Joris Peeters, chief data scientist chez Altares Dun & Bradstreet : “Cette chute des échanges commerciaux n’est pas une surprise pour nous. Les institutions politiques et économiques s’inquiètent de l’inflation. Selon Statbel en juin, l'inflation a grimpé de 8,97% à 9,65%. Elle atteint ainsi son plus haut niveau depuis octobre 1982, lorsqu'elle s'élevait à 9,84% en Belgique. Cette haute inflation a des effets négatifs sur les ménages, qui perdent du pouvoir d’achat, et donc sur l’économie en général. Les autorités prennent donc des mesures, comme l’augmentation des taux d’intérêt, afin de calmer l’activité économique et de revenir des pourcentages d’inflation plus maitrisable."