Bruxelles, 5 août 2025 - Le dernier rapport trimestriel d’Altares Dun & Bradstreet montre que l’économie belge présente un tableau contrasté au deuxième trimestre 2025. Le nombre de faillites continue d’augmenter, mais dans le même temps, l’activité commerciale se redresse et les entreprises paient leurs factures de plus en plus ponctuellement.
Faillites à leur plus haut niveau en cinq ans
Au deuxième trimestre 2025, 3 410 faillites ont été enregistrées, portant le total pour le premier semestre à 6 602, le chiffre le plus élevé depuis cinq ans. La hausse est à nouveau la plus marquée dans le secteur de la construction (834), suivi du commerce (669) et de l’horeca (545). Par rapport au premier trimestre, la construction compte 60 faillites de plus, le commerce environ 24 de plus. L’horeca, en revanche, enregistre 19 faillites de moins. Sur le plan local, la Région de Bruxelles-Capitale (491), Anvers (473) et le Brabant flamand (321) sont les plus touchés. Cela souligne la pression persistante sur les entreprises dans les régions urbaines et économiquement actives.
« L’augmentation des faillites peut sembler inquiétante, mais il faut la remettre en perspective », explique Joris Peters, Chief Data Scientist chez Altares Dun & Bradstreet. « Comparé au nombre total d’entreprises assujetties à la TVA, le risque estimé reste limité à environ 0,98 %. Cela reste inférieur au niveau de 2019, qui avait atteint 1,05 %. »
Nombre de faillites par région
Comportement de paiement : les entreprises font preuve de plus de discipline
Le comportement de paiement des entreprises belges continue de s’améliorer. Au deuxième trimestre 2025, 69,7 % des factures ont été payées à temps, une forte hausse par rapport à 57,8 % au deuxième trimestre 2024. La part des entreprises payant avec un retard de 1 à 30 jours est passée de 29,8 % à 26,1 %. Le délai moyen de paiement après échéance s’élève désormais à 7,12 jours, contre 10,09 jours un an plus tôt. L’amélioration est particulièrement marquée dans l’horeca (-4 jours), l’industrie (-2) et le secteur public (-3) par rapport au deuxième trimestre 2024.
Joris Peeters explique : « Maintenant que les banques appliquent des conditions de crédit plus strictes, de plus en plus d’entreprises choisissent de payer leurs fournisseurs plus rapidement. Cela renforce leur solvabilité et leur garantit l’accès au crédit fournisseur. Dans un climat d’incertitude financière, de hausse des taux d’intérêt et de conditions bancaires plus strictes, il devient d’autant plus important de maintenir des relations stables avec les fournisseurs et d’éviter les restrictions de crédit. »
Intensité commerciale en hausse, mais toujours inférieure au niveau pré-Covid
L’intensité commerciale, un indicateur clé de l’activité entre entreprises, a légèrement augmenté au deuxième trimestre 2025 pour atteindre 88,4 points (janvier 2020 = 100). Il s’agit d’une hausse de 0,3 point par rapport au premier trimestre et de 5,6 points par rapport à l’an dernier. Toutefois, ce niveau reste inférieur à celui d’avant la crise du coronavirus. Les plus fortes croissances trimestrielles sont observées dans le secteur public (+2,3 %), les transports, la communication et l’énergie (+2,0 %) et la construction (+1,7 %). En termes annuels, les plus fortes hausses sont enregistrées dans l’agriculture (+18,5), l’horeca (+15,8) et la construction (+12,9).
Tendances sectorielles et défis
Depuis janvier 2020, l’intensité commerciale a diminué dans presque tous les secteurs, avec les plus fortes baisses dans le commerce (-20,2 %), les mines (-19,7 %) et l’industrie (-19,5 %). Pourtant, il y a des signaux positifs : par rapport au trimestre précédent, on observe une croissance dans le secteur public, les transports et la construction. Sur une base annuelle, l’agriculture, l’horeca et la construction se distinguent par une forte croissance.
« Bien que le nombre de faillites augmente en Belgique, nous constatons également des signaux positifs tels qu’une amélioration du comportement de paiement et une augmentation de l’activité commerciale », déclare Joris Peeters. « La Belgique dépend fortement des exportations vers des pays comme l’Allemagne, la France et les Pays-Bas. Selon notre dernier rapport Dun & Bradstreet Global Business Optimism Insights Q3 2025 , la confiance dans la situation financière propre et l’accès au crédit, mesurés par notre Global Business Financial Confidence Index, chute fortement en Allemagne (-17,0 %) et en France (-18,5 %). Ce pessimisme pourrait se traduire par une baisse des échanges et une pression accrue sur les entreprises belges. L’incertitude économique, alimentée par les tensions géopolitiques et les droits de douane, se fera inévitablement sentir ici aussi. »