Le phénomène de fraude B2B s’est aggravé de façon spectaculaire : les fraudeurs profitent habilement de la situation née de la crise sanitaire. Une fraude B2B peut paralyser une entreprise et entraîner des pertes pouvant se chiffrer en millions. Mais n’oubliez pas : le savoir est une arme. Dans cet article, nous nous penchons sur les divers types de fraudes. Dans un deuxième article, nous traitons des dernières évolutions et vous expliquons comment protéger adéquatement votre entreprise des actes frauduleux les plus courants.
Après la pandémie de COVID-19, le risque de fraude commerciale a bondi en raison de la forte pression exercée sur les entreprises, les systèmes financiers et les autres prestataires de services : il fallait faire face à la crise et s’adapter ! Il ressort d’un rapport récent de l’ACFE (Association of Certified Fraud Examiners) que 51 % des organisations ayant participé à l’enquête ont vu le nombre d’actes frauduleux augmenter depuis le début de la pandémie. 71 % des personnes interrogées s’attendent à ce que le phénomène de fraude touchant leur organisation prenne de l’ampleur l’année prochaine.
Hausse des signalements de fraude
Qu’est-ce qui explique la vulnérabilité croissante des entreprises à la fraude ? Durant la crise sanitaire, de nombreuses organisations ont été contraintes d’abandonner leurs activités physiques pour des activités numériques. Et ce en raison du changement drastique dans le comportement d’achat de leurs clients, les transactions se déroulant en grande partie en ligne. La transition travail au bureau-télétravail constitue un autre facteur crucial. Ce changement a entraîné l'apparition de nouveaux risques liés à la vulnérabilité des données, à la protection des appareils ainsi qu’à la confidentialité des fichiers. Bon nombre de travailleurs se connectaient sur des réseaux non sécurisés et utilisaient leur propre ordinateur. Pirater ce genre de dispositif est un jeu d’enfant pour les fraudeurs. Une surveillance moins importante et une décentralisation des tâches – comme la génération des paiements – ont complexifié la détection de fraudes.
Le phénomène devrait continuer à prendre de l’ampleur. Voilà pourquoi il est nécessaire que l’ensemble des entreprises et fournisseurs de capitaux disposent d'un plan visant à lutter sans relâche contre la fraude en ligne. Toutefois, avant de pouvoir élaborer un plan pour saisir à bras-le-corps un tel phénomène, il faut avoir la certitude de disposer d’un aperçu complet des potentielles menaces. Quels types de fraudes menacent les entreprises ? Quels sont les signaux que les entreprises doivent apprendre à reconnaître ?
Types de fraude commerciale numérique
La liste est très longue... Voici une sélection des types de fraudes principales.
Entreprise fantôme
L’un des types de fraudes les plus fréquents consiste à créer une entreprise dont l’unique but est de commettre une fraude. Les criminels se cachent derrière ces entreprises : ils dissimulent leur identité et leur intention. Souvent, leur objectif est de blanchir des capitaux ou de dissimuler des mouvements financiers frauduleux.
Déformation de la réalité
Autre acte de fraude émergeant : la déformation de la réalité de l’entreprise. Il s’agit pour le fraudeur de tromper ou de mal se conduire en inventant, amplifiant ou omettant certaines informations commerciales. Ce type de fraude englobe tant la fraude de première partie que la fraude par un tiers sur le marché. Par exemple, amplifier le nombre de travailleurs ou le chiffre d’affaires, voire le monter de toutes pièces ou l’enjoliver.
Absence d’intention de payer
Dans le cas de nombreux paiements en ligne, un fraudeur peut décider d'ouvrir un nouveau compte professionnel pour commander des biens ou des services, et de ne jamais les payer. Parfois, ces fraudeurs sont arrêtés à temps, par exemple durant le processus de vérification ou en raison de problèmes lors d’un premier paiement (acompte).
Abus de crédit
En cas d’abus de crédit, un fraudeur ouvre délibérément plusieurs lignes de crédit, dépasse immédiatement les limites de crédit fixées et épuise tous les crédits dans leur intégralité, avant de disparaître des radars. En s’aidant des informations d’entreprise disponibles, des incidents liés à l’identité numérique et aux fraudes commises par le passé ainsi que des indicateurs analytiques, il est possible de détecter un fraudeur ou d'empêcher la survenue d’un abus de crédit. Certaines entreprises frauduleuses paient leurs factures à temps pendant des mois, parfois même durant des années, avant de commettre un abus de crédit.
Usurpation d’identité
La fraude à l’identité de personnes physiques est un phénomène connu. Dans notre cas, les fraudeurs font usage de la même technique et dérobent une identité commerciale. L’auteur de l'infraction se fait passer pour le propriétaire ou le représentant d'une entreprise légitime. Il utilise des références « empruntées » à une entreprise légitime. Le fraudeur peut ainsi s’engager avec une autre entreprise et provoquer, au bout du compte, la diminution des flux de trésorerie, la survenue de problèmes avec les créanciers et les fournisseurs, et même le risque d’atteinte à la réputation de l'entreprise. Pour ce faire, les fraudeurs tentent d'ouvrir des comptes commerciaux au nom d'une société existante. Ils peuvent également faire usage de faux au nom d'une entreprise légitime ou usurper le nom de membres de la direction. En outre, les fraudeurs créent des adresses e-mail professionnelles en se basant sur des noms de domaine existants (à quelques différences près) pour effectuer des transactions.
Piratage
Par ailleurs, les fraudeurs peuvent accéder aux comptes d’une entreprise en s’aidant de logiciels malveillants, en utilisant des techniques de phishing ou en profitant de fuites de données. Dès lors, ils sont en mesure d'ajuster certains paramètres et de réorganiser les flux de trésorerie pour les rediriger vers d'autres comptes, et ce en toute discrétion.
Comme vous pouvez le constater, les moyens de voler de l'argent et des données à des entreprises légitimes sont nombreux. Les organisations sont-elles armées pour y faire face ? Quelles sont les questions à se poser avant de faire des affaires avec une entreprise ? Découvrez-en davantage dans notre article de blog suivant.
