Le risque de crédit commercial correspond au risque qu’un acheteur ne règle pas les biens ou services livrés sur facture. Ce type de défaut de paiement a une incidence directe sur la trésorerie, le fonds de roulement et la stabilité financière de l’entreprise. Dans un contexte où les entreprises accordent de plus en plus de crédits pour rester compétitives et stimuler leur chiffre d’affaires, la gestion de ce risque devient d’autant plus cruciale.

Or, au cours des deux à trois prochaines années, cette gestion s’annonce nettement plus complexe, en raison de plusieurs évolutions mondiales simultanées.
Voici les cinq principaux défis identifiés :
1. Plus de faillites
La combinaison de taux d’intérêt élevés et d’une croissance économique ralentie entraîne une hausse des faillites, en particulier parmi les PME. Les entreprises les plus fragiles ont du mal à refinancer leur dette ou à absorber une baisse de la demande. Le risque de défaut de paiement augmente. Cela impose une révision de votre appétit pour le risque, un resserrement des conditions de crédit et une surveillance renforcée de vos clients.
2. Instabilité géopolitique et perturbations dans la chaîne d’approvisionnement
Les conflits (comme en Ukraine ou au Moyen-Orient), les sanctions et les restrictions commerciales viennent perturber le commerce international. Les chaînes d’approvisionnement sont fragilisées et certains paiements peuvent être brutalement suspendus. Le risque géopolitique doit désormais être intégré dans vos décisions de crédit, avec une capacité de réaction rapide. Il devient également crucial de diversifier vos fournisseurs et clients pour limiter votre exposition au risque.
3. Volatilité des taux d’intérêt et pression sur la liquidité
Le crédit devient plus coûteux et moins accessible, ce qui met sous pression la trésorerie des entreprises. Les retards ou suspensions de paiement se multiplient, notamment dans les secteurs cycliques ou à forte intensité capitalistique (construction, automobile, luxe…). Les gestionnaires de risque doivent réévaluer leurs seuils d’alerte et tester la résilience de leur portefeuille face à de nouvelles hausses de taux ou des problèmes de financement.
4. Qualité des données insuffisante et retard dans la numérisation
Des données précises et à jour sont indispensables à une bonne évaluation du risque de crédit. Pourtant, de nombreuses entreprises ne disposent pas de systèmes intégrés permettant de suivre efficacement le comportement et la santé financière de leurs clients. Les outils basés sur l’intelligence artificielle et les plateformes numériques de gestion du crédit restent peu utilisés, notamment dans les PME et les marchés émergents. Combler ce retard est essentiel pour détecter les signaux de risque plus tôt et automatiser les processus d’évaluation.
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5. Risques liés au climat et à l’ESG
Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) prennent une place croissante dans l’évaluation du risque de crédit. Cela inclut par exemple les dommages liés au climat, qui perturbent les activités commerciales, ou la réglementation ESG, qui touche les modèles économiques. Dans le même temps, les données ESG restent souvent incohérentes, et les méthodologies d’évaluation manquent encore de maturité. Il devient donc difficile d’intégrer ces risques de manière précise dans les conditions de crédit.
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Le contexte évolue vite : plus complexe, plus imprévisible. Entre pression économique, instabilité géopolitique, manque de liquidités, données limitées et exigences ESG, vos modèles de risque sont mis à rude épreuve.
La solution ? La clé consiste à exploiter intelligemment l’ensemble des données disponibles, internes comme externes, afin d’obtenir une vue à 360° sur vos clients et fournisseurs. En associant cette vision globale à des modèles d’évaluation personnalisés et à une prise de décision automatisée, vous augmentez considérablement votre agilité. Et surtout, vous devenez plus résilient face à des risques en constante évolution.