Les critères ESG constituent un bon élément de motivation lorsqu’il est question de pratiques d’entreprise éthiques. Plusieurs catastrophes ont permis de prendre conscience de l’importance de la prise de mesures à l’échelle mondiale en matière d’ESG et de comportement éthique. Mais quels évènements ont contribué aux développements des critères ESG et quelles actions ont été entreprises ?
ESG et entreprise
Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) permettent de garantir que les entreprises tiennent compte de problématiques sociales et environnementales dans leurs activités du quotidien. Une organisation qui se conforme activement à des critères ESG se préoccupe également plus souvent de questions étiques et de développements durables. Bon nombre de bonnes pratiques peuvent s'inscrire dans ce cadre : limiter sa propre incidence environnementale, assurer de bonnes conditions de travail, favoriser la diversité, les produits et services plus verts, stimuler les emplois locaux et lutter contre les pratiques de blanchiment d’argent et la corruption.
La notion ESG est née à la suite de problèmes environnementaux internationaux survenus depuis les années 70 et qui se sont renforcés après plusieurs catastrophes ayant eu lieu ces dernières années : travail forcé, dépôt sauvage de déchets dans les rivières par des industriels, effondrement de bâtiments, accidents chimiques…
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Exemples de catastrophes qui témoignent de l’importance de l’ESG
- 1976: accident chimique dans une entreprise classée Seveso en Italie. Des substances toxiques se sont échappées d’une usine chimique : l’environnement a été contaminé, des enfants ont été hospitalisés et des milliers d’animaux sont morts (absence de plan d’urgence). Un accident tellement grave que l’Union européenne a établi les « directives Seveso » (PDF directives). Aux Pays-Bas, ces directives sont devenues les Brzo 2015 tandis que la Belgique a mis au point plusieurs lois .
- 1986accident nucléaire à Tchernobyl en Ukraine. Une explosion causée par une augmentation : incontrôlée de la puissance d’un réacteur, avec pour conséquence une très forte contamination de l’environnement sur une zone de plusieurs centaines de kilomètres, entraînant des radiations avec effets secondaires à court et long termes, causant la mort de 20 000 personnes (réacteur instable, système d’arrêt d’urgence trop lent, pas suffisamment d’attention accordée au risque et aux règles de sécurité).
- 1999: naufrage de l’Erika – à proximité des côtes bretonnes, en France. Le navire pétrolier loué et affrété par Total a coulé en mer durant le transport de dizaines de milliers de tonnes de mazout. Des centaines de milliers d’oiseaux sont morts, mais la faune et la flore marine ont aussi été touchées sur 400 km de côte (navire en mauvais état, conditions météorologiques ignorées).
- 2019: incendie dans l’usine chimique Lubrizol à Rouen, en France. L’origine et le foyer du feu sont inconnus. Il a touché des entrepôts et la zone de stockage, donnant lieu à une épaisse fumée noire sur plus de 20 km. Aucun mort ni blessé ne fut déploré (plusieurs accidents antérieurs, présence de produits dangereux non mesurée).
ESG, ISO 26000 et Pacte mondial
Norme ISO 26000
La norme ISO 26000, publiée en novembre 2010, établit des directives fixant les critères ESG. Elle détermine la manière dont les organisations peuvent et doivent contribuer au développement durable, et assumer la responsabilité des conséquences de leurs décisions et activités. Bien que 99 nations ont participé au développement de cette norme, certains pays n’ont pas encore voté en sa faveur (parmi eux les États-Unis, l’Inde, le Grand-Duché de Luxembourg, la Turquie et Cuba).
Cette responsabilité se traduit par un comportement éthique contribuant au développement durable (un concept de croissance économique qui tient compte de limites écologiques et sociales), en prenant en considération des lois et normes internationales, les attentes des parties prenantes, les droits de l’homme, des pratiques honnêtes et le respect du consommateur. La norme ISO 26000 correspond à un ensemble de directives et non d’exigences. Il n’est donc pas possible d’obtenir un certificat, et elle repose sur le principe du volontariat.
Pacte mondial
Le Pacte mondial, une initiative lancée en 2000 par les Nations unies, encourage les entreprises à agir de manière socialement responsable, en respectant l’environnement, en luttant contre la corruption et en se conformant aux valeurs des Nations unies, aux droits de l’homme ou aux normes internationales du travail. La signature du Pacte mondial se fait sur base volontaire et impose aux signataires une avancée annuelle sur les quatre terrains du Pacte : les droits de l’homme, les normes internationales du travail, l’environnement et la lutte contre la corruption. En outre, un rapport annuel (communication sur les progrès accomplis) doit être introduit. Plusieurs entreprises néerlandaises connues y prennent part, notamment KPMG, Randstad et Altares Dun & Bradstreet.
Après la catastrophe de Tchernobyl, des normes internationales ont été développées en matière d’ESG à un rythme effréné. Maintenant que la norme ISO 26000 et le Pacte mondial ont été développés, le temps est venu de définir des lois pour l’ESG afin que les entreprises ressentent davantage le besoin de s’engager activement en faveur de ces critères.