Comment intégrer les critères ESG à votre évaluation du risque de crédit ?

Björn van Raak
9 novembre 2022 - Temps de lecture 7 minutes

La méthode classique de la gestion du risque de crédit d’une entreprise consiste à se pencher sur sa rentabilité, ses liquidités et sa solvabilité. Nous entendons de plus en plus souvent que les ESG influencent également l’évaluation du risque de crédit ainsi que les investissements. Qui plus est, la législation et la réglementation portant sur les critères ESG prennent forme progressivement (pensez au règlement sur la publication d’informations en matière de durabilité [SFDR] et à la directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises [CSRD]). Sans compter qu’elles ne cessent de s’étendre. Les grandes entreprises sont déjà tenues de respecter ces lois, mais les PME devront également s’y soumettre ces prochaines années. Si vous ne prêtez pas attention aux facteurs ESG dans votre évaluation du risque de crédit, vous vous exposez à des amendes, au risque d’attribuer des notations de crédit erronées ou d’être en infraction à la législation et à la réglementation. La solution ? Changer d’approche en ce qui concerne l’évaluation du risque de crédit.

Brève rétrospective

ESG signifie « Environnement, Social, Gouvernance ». Les facteurs environnementaux pris en considération dans les critères ESG portent notamment sur l’approche adoptée par les organisations en ce qui concerne les changements environnementaux, leur capacité à y faire face et les risques naturels encourus par une entreprise. Les critères sociaux englobent quant à eux la santé, la sécurité, le capital humain et le capital social. En ce qui concerne les facteurs de gouvernance, ils ont trait à la transparence de la direction, à l’établissement de rapports de qualité ainsi qu’à la méthode adoptée par la direction en matière de gestion des risques.

Les investisseurs se fient de plus en plus aux scores ESG des entreprises avant de procéder à tout investissement. En outre, les aspects ESG sont définis toujours plus clairement dans la loi. L’image d’une entreprise au regard des critères ESG joue également un rôle de plus en plus crucial. Ces derniers sont au cœur de l’actualité et s’insinuent lentement dans chaque branche des organisations. Sur le plan de l’analyse du risque de crédit, ils ont fait leur entrée sur la scène internationale en 2016. Les Nations unies ont ajouté une partie dédiée aux critères ESG dans leurs Principes pour l’investissement responsable (PRI). L’objectif de cette démarche consistait à faire preuve de davantage de transparence et à encourager une intégration systématique des critères ESG.

Une nouvelle méthode d’évaluation du risque de crédit

La solution idéale – et aussi la plus facile ? Intégrer les facteurs ESG à votre propre méthode d’analyse. Définissez tout d’abord les risques ESG et les thématiques correspondantes. Pensez notamment à l’emplacement d’une entreprise (pays à haut risque ou à bas risque, par exemple) ou encore à la gestion de la sécurité. Examinez les facteurs principaux s’appliquant à votre secteur et évaluez leur importance en les comparant. Vous pouvez donner plus de poids à certains facteurs. Veillez à ajouter ces facteurs à vos analyses techniques et fondamentales. Ce n’est qu’après que vous pourrez chercher des informations ESG spécifiques. En tant qu’entreprise, vous devez déterminer vous-même les facteurs que vous prenez en considération dans cette analyse ainsi que le poids que vous leur attribuez. Toutes les méthodes sont bonnes. La gestion du risque de crédit ne connaît pas non plus de solution unique. Essayez toutefois d’établir une seule et même directive claire pour toutes les évaluations que vous réaliserez à l’avenir, de sorte que vous ne deviez effectuer un travail sur mesure que lorsque la situation le requiert réellement.

Après avoir déterminé les facteurs à prendre en compte dans l’analyse, examinez l’importance relative des risques ESG. Ces facteurs comportent-ils un risque à l’heure actuelle ? Ou s’agit-il de facteurs qui exercent en permanence une certaine influence ? Dans les deux cas, il est essentiel de savoir de quelle manière ces facteurs sont susceptibles d’influencer la rentabilité éventuelle d’une entreprise (client ou autre).

Enfin, il convient aussi d’analyser la mesure dans laquelle ces risques sont susceptibles de survenir réellement. Il est impossible d’éviter tous les risques, mais les entreprises peuvent tenir compte des risques ESG. Examinez le degré de préparation des entreprises ainsi que leur résilience sur le plan financier en cas de survenue de ces risques.

Plusieurs secteurs sous pression

De plus en plus d’entreprises – principalement les banques et les sociétés d’investissement – effectuent un screening des risques ESG de leurs relations (fournisseurs et clients) et adaptent leurs accords en conséquence. Les banques et sociétés d’investissement y sont contraintes par la loi et, par conséquent, la politique ESG touche de plus en plus de petites entreprises. Les entreprises actives dans le domaine des combustibles fossiles ou exposées à des risques physiques élevés et persistants liés au climat sont principalement concernées par ce type de screenings. Les entreprises dont le résultat du screening n’est pas satisfaisant peuvent être exclues des investissements et des prêts auprès des banques et des sociétés d’investissement.

La méthode classique d’analyse du risque de crédit laisse la place à une manière dynamique d’évaluer le risque de crédit en s’appuyant sur la pression engendrée par les critères ESG et la réglementation (SFDR, CSRD). Les facteurs à prendre en considération ainsi que la pondération qui leur est attribuée diffèrent selon les secteurs. Il s’avère néanmoins qu’une stratégie solide en matière d’ESG intégrée aux analyses de crédit peut contribuer à améliorer l’image d’une entreprise sur le plan financier. Les entreprises qui mettent en place une telle stratégie sont généralement plus stables et plus résilientes. Il convient également de noter qu’en plus de la pression exercée par la législation, il existe une pression top down. Les banques doivent satisfaire à la législation et insistent donc fortement sur les aspects ESG auprès de leurs clients, qui sont parfois de plus petites entreprises. Cette situation se ressent davantage dans certains secteurs, mais les critères ESG feront bientôt partie du quotidien de chaque credit manager.

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